Thor : le plus costaud des héros Marvel?

Après les aventures de Spiderman, Hulk, Iron Man et tous les super-héros Marvel qui abreuvent avec frénésie nos écrans depuis 15 ans, voici Thor. Le problème qui s’est posé aux scénaristes est le suivant : comment un dieu de la foudre au physique de catcheur peut-il susciter de l’émotion entre deux combats contre les méchants ?

Film réalisé par Kenneth Branagh, sorti le 27 avril 2011

Derrière le masque de Spiderman se cache l’éternel ado Peter Parker, Hulk n’est que le Mister Hyde du fragile Bruce Banner et l’ambitieux Tony Stark ne serait rien sans sa formidable armure qui le change en Iron Man. Mais Thor, c’est Thor ! Dis comme ça, cela parait stupide, mais on imagine difficilement Thor en train de courir après le bus scolaire, passer un doctorat en physique ou bien gérer une fabrique d’arme internationale…

En conséquence, les scénaristes ont choisi la facilité : en supprimant tous les pouvoirs d’un super-héros et en le rendant aussi vulnérable qu’un être humain, les spectateurs peuvent mieux s’identifier à lui. Et puis, l’homme qui souffre et dépasse ses limites pour sauver l’humanité renvoie dans l’inconscient collectif à un paradigme christique qui touche un grand nombre de spectateurs. Oui, c’est stéréotypé, mais c’est efficace.

Le pitch

Les scénaristes ont donc coupé l’existence de Thor en deux : invincible dans le royaume mythique d’Asgard, il devient chétif sur Terre. Banni d’Asgard par son père, le puissant Odin (Anthony Hopkins), Thor (Chris Hemsworth) est privé de son marteau Mjöllnir dont il tire ses pouvoirs. Sur Terre, Thor réalise à ses dépends que sa force herculéenne n’est plus qu’un souvenir, ce qui est l’occasion de scènes humoristiques assez niaises. Il fait la rencontre de la belle scientifique Jane Foster (Natalie Portman) dont il tombe forcément amoureux. Tout irait pour le mieux si son demi-frère Loki (Tom Hiddleston) n’était pas devenu entretemps encore plus avide que Thor à prendre le trône d’Odin. Thor va devoir ravaler son insolence, apprendre à se contenter des forces dont il dispose et enfin se comporter en héros pour sauver la Terre.

L’action

Question action, le spectateur abasourdi par les combats d’Hulk 2 et d’Iron Man 2 risque d’être déçu. La première scène de combat en met certes plein la vue : Thor est au top de sa forme et ravage la tête d’une centaine de géants à coups de marteau ! Mais comme Thor perd ses pouvoirs peu de temps après, il n’y a plus aucun combat digne de ce nom jusqu’à la fin du film. Le combat final, qui oppose Thor à un titan de fer contrôlé par Loki, est expédié en deux secondes chrono. Le spectateur endormi par les déboires de Thor sur terre se réveille pour le bouquet final, qui n’est en fait qu’une bataille éclair super frustrante. Et ce n’est pas la 3D qui viendra sauver le film : Marvel a visiblement beaucoup à apprendre en ce domaine, n’est pas James Cameron qui veut. En effet, si la 3D vaut le détour dans le royaume d’Asgard, on cherche encore l’intérêt de filmer en 3D Chris Hemsworth sur Terre, où se passent les ¾ du film ?

Scénario soporifique, utilisation mollassonne de la 3D, combats réduits à la portion congrue, jeu des acteurs ridicule : Chris Hemsworth ne connait que deux expressions dans son jeu d’acteur : 1) Je suis le plus fort ! 2) Ouille, tu m’as touché, mais attends que je me relève ! Anthony Hopkins est visiblement mal à l’aise sous l’énorme choucroute qui lui sert de perruque, et le rôle muet d’Odin sur son lit de mort lui va mieux. Natalie Portman aurait mieux fait de se casser une jambe plutôt que d’accepter le rôle d’une potiche amoureuse du super-héros. Seul Tom Hiddleston assure dans le rôle du méchant Loki bien schizo. Cependant, cela ne suffit pas à sauver le film de l’ennui. Bref, suivez les aventures de Thor en Comics et économisez une place de ciné.

Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.

Alexandre Auteur
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn. Créateur de singularités.