Silent Hill

Après avoir connu un vif succès auprès du public gamer, la série de jeux Silent Hill a donné naissance à une adaptation cinématographique par Christophe Gans dont l’action est située dans les alentours d’une ville brumeuse et inquiétante…

Silent Hill réalisé par Christophe Gans, sorti en 2006

Le pitch

Rose (Radha Mitchell) conduit sa fille Sharon (Jodelle Ferland) dans une ville qui semble abandonnée, au nom de Silent Hill. Au contact de Sharon, la ville semble revivre ses traumatismes… 

L’action

De bons effets spéciaux et une tension palpable. Dommage que Christophe Gans n’ait pas pu, faute de temps, de casting et de budget, faire le film qu’il voulait au départ. Le film s’étire en longueur sur deux heures avec des scènes inutiles, mais imposées par les producteurs Konami et Tristar, ce que le réalisateur regrette : « De tout ce micmac, je retire qu’un film d’horreur ne doit pas durer 2h ! Le genre se contente très bien de 1h40, et Silent Hill aurait dû avoir cette durée ».

Etrangement, je me suis mis à compter combien de fois le film m’avait fait peur. Silent Hill mise sur quelques scènes « choc » (le bucher, les fils barbelés) mais ne fait à aucun moment sursauter. Un choix assumé par le réalisateur, qui admet tout de même s’être « entêté à faire un film fantastique bâti principalement sur les concepts et l’atmosphère. Je me suis drapé dans ma conception du fantastique. Aujourd’hui je regrette d’avoir été trop exigeant. J’aurais dû envoyer quelques effets de peur bien sentis dans les gencives du spectateur, et on m’aurait lâché la grappe ».

Silent Hill est le film le plus fidèle aux jeux vidéo. C’est qu’à la différence des réalisateurs Uwe Boll (Far Cry) et Paul W.S. Anderson (Resident Evil), le français Christophe Gans est un vrai gamer, et cela se voit à l’écran. Sa courte filmographie respire la passion avec Crying Freeman (1995), Le Pacte des Loups (2001. Le combat final retranscrit parfaitement une partie de Soulcalibur) et le futur Onimusha (annoncé dès 2007, le film inspiré du jeu vidéo se voit repousser à une date indéfinie suite à des soucis de production et de casting). Christophe Gans pioche dans le scénario de Silent Hill (1999), reprend le bestiaire de Silent Hill 2 (2001), l’héroïne de Silent Hill 3 (2003) et les angles de vue de Silent Hill 4 (2004). Le réalisateur chouchoute les fans en engageant Akira Yamaoka, le compositeur attitré de la saga, afin d’accomplir les musiques du film.

Un regret tout de même, le réalisateur n’a pas pu finir le film comme il l’entendait : « La fin aussi a été totalement modifiée. A l’origine, la vengeance d’Alessa prenait un tour très différent. Lorsque Christabella poignardait Rose, les ténèbres sortaient de la blessure et créaient une grande mare noire, presque une piscine, de laquelle surgissaient six Pyramid Head, chacun portant une arme différente. Ca ressemblait un peu à un dessin animé de Yoshiaki Kawajiri (Ninja Scroll). Les six Pyramid Heads massacraient les gens dans l’église, dans une sorte d’hommage à l’Enfer de Dante. Ils les embrochaient par trois, les coupaient dans le sens de la longueur… C’était très goûtu ! Mais suite à des retards de planning, des jours chassés et des récupérations d’heures supplémentaires, je me suis retrouvé avec seulement un jour et demi de tournage pour boucler le film ! ». Silent Hill n’est donc pas le film parfait, mais il demeure l’une des plus nobles adaptations de jeu vidéo.

Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.

Alexandre Auteur
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn. Créateur de singularités.