L’histoire des frères McCormick à Dublin dans les années 70. Alors que deux groupes amateurs se partagent l’affiche dont celui qui deviendra le célèbre U2, Neil s’obstine à vouloir être le numéro un malgré la poisse qui ne cesse de le poursuivre. Il en est persuadé: bientôt Shook Up sera le plus grand groupe de rock au monde…
Film réalisé par Nick Hamm, sorti le 03 août 2011
Le pitch
Dublin en 1976. Neil McCormick rêve de devenir une superstar du rock. Lui et son frère Ivan ont ça dans la peau. Ils partagent la célébrité locale avec un autre groupe émergeant emmené par Paul, un camarade de classe qui se propose comme chanteur lors d’un casting de quartier. Les deux groupes vont évoluer en parallèle, seulement voilà : Neil possèdera toujours une longueur de retard sur U2, le groupe de Paul devenu “Bono”. Un surnom ridicule d’après Neil, et pourtant l’histoire ne fait que commencer…
L’action
Le film peut être vu en deux parties : la première où l’on découvre des musiciens en herbe passionnés, complices, se livrant à une bonne guerre pour la célébrité locale. Puis une seconde où U2 franchit un cap, devenant un groupe professionnel surmédiatisé pendant que les frères McCormick stagnent et enchaîne les désillusions.
Il est incontestable que la première partie ravira les fans de U2 que l’on voit émerger de l’ombre très vite et dont les répétition de fortune à l’étroit dans une pièce exigüe font sourire. On retiendra notamment cet instant “clin d’oeil” où les deux groupes concurrents se retrouvent dans un bus après un concert et où Paul annonce le choix de son nouveau nom de scène tout comme celui de ses musiciens.
En revanche, contrairement aux apparences, le film ne fait pas vraiment l’éloge de U2 mais s’attarde davantage sur les mésaventures des frères McCormick décidés à se forger un nom coûte que coûte. Neil et Ivan vont tenter par tous les moyens de décrocher un contrat dans une maison de disque : sans succès.
Au tout début du film, Neil empêche son frère de rejoindre Paul pour le garder près de lui. Sans le savoir, Ivan va ainsi passer à côté de l’opportunité de sa vie. Il ne l’apprendra que trop tard. Outre l’ascension fulgurante de U2, le film dresse ainsi le portrait d’une relation entre deux frères dont l’un persiste à s’enfoncer dans l’erreur entrainant l’autre dans ses mauvais choix par pur égoïsme. L’apogée de cet aveuglement intervient dans la scène où Neil au fond du trou, contacté par Bono, refuse la proposition du chanteur de jouer leur première partie lors d’un concert.
Killing Bono est un très bon film car le jeu des acteurs est excellent. Ben Barnes (Neil) devient de plus en plus attachant à mesure que la poisse l’accable. Le spectateur ne reste pas insensible à cette descente aux enfers dont l’un des principaux facteurs est pourtant la volonté tout à fait louable de réussir à tout prix. A côté de lui, la prestation de Robert Sheehan (Ivan), que l’on peut également retrouver à l’affiche de la série Misfits, est aussi impressionnante. Le duo McCormick fonctionne à merveille et la B.O. rock est un vrai bonheur pour les oreilles : du cinéma frais comme on l’aime !
https://www.youtube.com/watch?v=D1pgVuuLl7Y
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.