Voici que Louis Leterrier, le plus frenchy des réalisateurs hollywoodiens, nous livre un thriller magique au casting quatre étoiles ! Au vu de sa filmographie : Transporteur I & II, Danny the Dog, L’incroyable Hulk et surtout la casserole mythologique Le Choc de Titans… On est en droit de se poser des questions sur cette nouvelle réalisation.
Alors, Insaisissables : poudre aux yeux ou vrai tour de passe-passe ?
Arnaques, crimes et tours de magie
Film réalisé par Louis Leterrier, sorti le 31 juillet 2013
Quatre illustres magiciens de rue – le talentueux J. Daniel Atlas (Jesse Eisenberg), le mentaliste Merrit McKinney (Woody Harrelson), la jolie Henley Reeves (Isla Fisher) et l’arnaqueur Jack Wilder (Dave Franco) – se voient réunis par un mystérieux bienfaiteur, qui leur livre les plans des trois tours de magie les plus spectaculaires jamais vus. Un an plus tard, « Les Quatre Cavaliers » présentent leur premier show à Las Vegas, grâce au soutien de leur mécène Arthur Tressler (Michael Caine) : le braquage de la Banque Républicaine de Paris en direct depuis la salle de spectacle, dont ils distribuent le butin aux invités ! Le FBI et Interpol vont envoyer leurs agents Dylan Rhodes (Mark Ruffalo) et Alma Dray (Mélanie Laurent) enquêter sur cette affaire abracadabrante. Et ces derniers vont alors demander les conseils d’un ex-magicien, qui travaille désormais à révéler les trucs de ces anciens comparses – Thaddeus Bradley (Morgan Freeman) -, afin d’inculper « Les Quatre Cavaliers » et d’empêcher leurs prochains crimes.
Mais quelle est donc la finalité de ces 3 gros coups ? Qui est l’homme aux cartes de tarot qui se cache derrière toute cette histoire ? Et quelles sont ses véritables intentions ?
Ah ! La magie du cinéma !
Tout le film repose sur les premiers instants du film, les premières paroles prononcées par J. Daniel Atlas lors d’un tour de magie qu’il effectue dans la rue : « Plus vous regarderez de près, moins vous verrez ! ».
Louis Leterrier s’amuse à reprendre le principe même de l’illusion dans la manière de réaliser son film. Il oblige le spectateur à focaliser son attention sur des détails, sur des instants, afin de le distraire et qu’il ne puisse prendre conscience de toute l’envergure du film. Ici, comme dans tout bon tour de magie, les apparences sont trompeuses… L’esprit est manipulé afin de cacher la réalité… Ce qu’on croit vrai est plausiblement faux, et vice-versa… Autant le précepte fonctionne au départ et donne lieu à des rebondissements jouissifs, autant son utilisation systématique finit par rendre le film prévisible et permet même de deviner aisément qui tire les ficelles dans l’ombre !
Mais qu’à cela ne tienne, même si le scénario ne fait pas complètement illusion, on a quand même droit à des moments de magie ébouriffante ! Les tours ont été pensés et filmés avec brio (même s’ils ne sont crédibles que grâce à la magie du cinéma…). Ils demeurent un élément majeur du film et représentent trois moments clés que le spectateur attend avec impatience… Comme s’il était retombé en enfance, trépignant d’excitation et de curiosité sous le chapiteau du grand Houdini !
N’oublions pas le plus grand atout d’Insaisissables : son casting de rêve !
« Les Quatre Cavaliers » sont campés par Jesse Eisenberg en génie de l’illusion, control freak au débit verbal accéléré, véritable leader du groupe. Épaulé de la jolie et flamboyante Isla Fisher, son ancienne assistante devenue indépendante. Le rôle comique revient à Woody Harrelson, un mentaliste et hypnotiseur tout en humour, qui manipule son interlocuteur et interprète chaque signe afin d’en déduire tous ses secrets. Et enfin Dave Franco, le blanc-bec un tantinet petite frappe, plutôt spécialisé dans les arnaques et autres tours de passe-passe.
À leur poursuite, les deux agents que tout oppose mais qui se complètent. Celui du FBI d’abord, Mark Ruffalo qui joue un homme bourru, un peu mufle et colérique, très terre-à-terre… Il rejette la magie avec ferveur et traque « Les Quatre Cavaliers » avec hargne, à la limite d’en faire une affaire personnelle ! Face à lui, on retrouve Mélanie Laurent en agent d’Interpol, mutine, spirituelle, caractérielle et ouverte d’esprit… Ses intuitions font mouche et elle semble si bien comprendre le milieu de la magie que ça en paraît presque louche !
Puis au beau milieu de toute cette histoire, on retrouve avec plaisir deux grands acteurs (qu’on avait déjà eu la joie de voir côte à côte dans la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan) : les majestueux Michael Caine et Morgan Freeman… qui vont perdre de leur superbe face à nos grands magiciens.
On ne parlera pas de l’apparition de José Garcia en directeur de la Banque de Paris… confondu avec Robert Downey Jr par un journaliste américain bigleux ! (Pauvre Robert…)
Abracadabra ! Et patatra…
Louis Leterrier a réussi un joli petit tour de force avec Insaisissables… Il parvient à relever le niveau de sa filmographie ! Le film est un agréable mélange de scénario réfléchi et conceptualisé (un peu trop même, or on sait que le mieux est l’ennemi du bien), de numéros de magie ébouriffants et bien filmés, d’acteurs talentueux, d’action, d’humour… Un cocktail parfait pour en faire un hit de l’été ! La seule fausse note est la touche de romance que le réalisateur a voulu apporter au récit, qui n’a pourtant aucun intérêt. Elle n’apporte rien ni au niveau de l’histoire, ni de l’ambiance, ni des rapports entre les protagonistes… Au contraire, elle dessert le dénouement en lui conférant un aspect mièvre.
La bande-annonce d’Insaisissables
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.