Ghost in the Shell : Scarlett Johansson, le Major parfait ?

Après les films d’animation de 1995 et 2004, le Major est de retour au cinéma dans une nouvelle mouture de Ghost in the Shell, un long-métrage qui en met plein la vue. Au-delà des jolies courbes de notre très chère Scarlett, le film est-il à la hauteur de sa bande-annonce tonitruante ? Découvrez-le dans notre critique ciné de la semaine !

Ghost in the Shell : le manga préposé aux remakes

Film américain réalisé par Rupert Sanders à qui l’on doit le film Blanche-Neige et le Chasseur (2012), Ghost in the Shell est une adaptation du manga éponyme de Masamune Shirow (papa également du célèbre Appleseed). A noter que le manga avait déjà été adapté en plusieurs films d’animation par Mamoru Oshii : en 1995, dans Ghost in the Shell, puis en 2004 dans Ghost in the Shell 2: Innocence qui, comme son nom ne l’indique pas, n’est pas une suite du premier film mais une histoire autonome se déroulant dans le même univers. Décidément bien prolifique, Mamoru Oshii adaptera même quelques années plus tard le manga en une série baptisée Ghost in the Shell: Stand Alone Complex (2002-2005) avant de (re)produire en 2008 un remake du premier film sous le nom évocateur de Ghost in the Shell 2.0

Après cette brève parenthèse historique, passons au sujet qui nous anime (sic) : l’adaptation au cinéma de Ghost in the Shell avec, en tête d’affiche, une Scarlett Johansson au sommet de son potentiel percussif (désolé je n’ai pas trouvé mieux comme image policée) est-elle une franche réussite ? Voici mon avis.

Ghost in the Shell - Batou (Pilou Asbaek)

Transhumanistes, exploitants et pirates : une anticipation du monde cybernétique de demain ?

Avant de vous parler de Ghost in the Shell dans sa version 2017, je tiens à préciser que pour ne pas être influencé (n’en déplaise aux puristes), je n’ai volontairement pas revu le film d’animation de 1995.

Après les bonnes vingts minutes de publicité du samedi après-midi qui précèdent l’extinction des feux (spéciale dédicace à l’UGC Paris 19), le film se lance enfin. Et le ton est donné dès le départ : on plonge dans un univers futuriste, japonisé, très coloré. Au coeur d’une mégalopole, que l’on devine proche du Tokyo de demain, surpeuplée d’habitants “améliorés”. Les spots de publicité 3D envahissent les rues. Le transhumanisme est devenu réalité et assumé par les habitants.

Dans cette société futuriste, le business des augmentations est florissant. A la tête de la recherche avancée sur l’IA, une entreprise baptisée Hanka Robotics parvient à créer un soldat d’élite – le Major – en couplant exosquelette technologiquement avancé et cerveau humain. L’âme humaine – le “Ghost” – est alors préservée et ses possibilités sont décuplées par sa nouvelle enveloppe (capable de haute résistance et dotée d’un camouflage optique). Une police des rues regroupant humains et robots – la section 9 anti-terroriste – Major en tête, veille au grain et poursuit toute tentative de piratage. Elle s’élance d’ailleurs à la poursuite d’un certain Kuze (Michael Pitt), un étrange hacker qui pirate les esprits…

Aux côtés du Major dont le corps est entièrement robotique (son cerveau est la seule chose qu’il lui reste d’humain) on découvre Batou, coéquipier au grand coeur interprété par l’acteur danois Pilou Asbaek (sans doute la bonne surprise du film). Le casting cinq étoiles ne s’arrête pas là puisque le célèbre Takeshi Kitano (Aramaki, chef de la section 9 dans le film) crève aussi l’écran avec son flegme et sa détermination habituels (quel bonhomme ce type !)

Le scénario tient la route puisqu’il suit la trame de l’histoire originelle. Pour vous mettre l’eau à la bouche, sans spoiler ceux qui découvriraient l’univers, voici quelques pistes qui font l’intérêt de l’histoire (si vous voulez connaître les réponses, allez-voir le film !) : Kuze n’est peut être pas le méchant hacker que l’on croit… le Major n’a peut-être pas été “sauvée” par Hanka Robotics d’une mort certaine… Alors ? Intrigué(e) ? 🙂

Ghost in the Shell - Geisha cybernétique

Mon avis

N’y allons pas par quatre chemins : dans sa mouture 2017, Ghost in the Shell est une franche réussite. Un scénario qui fait réflechir sur la limite entre l’humain et la machine : un robot équipé d’un cerveau humain est-il vraiment un robot ? Que reste-t-il de la part d’humanité emprisonnée ainsi dans un exosquelette ?…

Les décors futuristes sont criants de réalisme et en mettent plein la vue. De surcroit, la bande son est quasi-parfaite et rythme à merveille les moments forts et les “pauses”, nous faisant réflechir sur l’évolution du sens des choses. En un mot : j’ai été conquis. Je ne vous cache pas que voir Scarlett Johansson en soldat d’élite de la section 9 m’a fait penser aux scènes de combats dans Lucy. A la différence près que dans Ghost in the Shell, le scénario se tient davantage et le film ne se termine pas en queue de poisson (avis purement arbitraire).

Pour conclure, je dirais que le film saura combler pleinement les amateurs de science-fiction et d’anticipation. Alors que la place de l’IA dans nos sociétés modernes fait souvent l’actualité et alimente des débats enflammés (les projets d’Elon Musk en tête) ce remake ne pouvait pas mieux tomber !

La bande annonce de Ghost in the Shell (2017)

GHOST IN THE SHELL - Bande-annonce #2 - VOST [au cinéma le 29 Mars 2017]

Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.

Alexandre Auteur
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn. Créateur de singularités.