En 2154, la population humaine est partagée entre deux habitats : la station spatiale Elysium réservée à une riche élite et la Terre appauvrie et surpeuplée pour la majorité des gens qui y survivent dans la misère. Après un District 9 qui avait régalé le public en 2009, Neill Blomkamp poursuit sa route en produisant le film annoncé comme le gros blockbuster de l’été. Avec un budget colossal de près de 100 millions de dollars, Elysium est-il en passe de devenir une référence du genre Science-Fiction / anticipation ?
Elysium : un District 9.5 sans les extra-terrestres ?
On ne va pas bouder notre plaisir à retrouver en tête d’affiche un Matt Damon toujours aussi fringuant, même (ou surtout c’est vous qui voyez) lorsque ses jours sont comptés. En tant que héros de l’histoire, il interprète Max : un ancien voleur à la tire reconverti dans le travail d’usine à la chaîne dans le but de gagner honnêtement sa vie. A l’opposé, on retrouve l’agent infiltré Kruger, homme de main à l’instabilité mentale indéniable qui deviendra son bourreau au cours du film. Incarné par le très bon Sharlto Copley qui, rappelez-vous, jouait déjà l’agent de terrain Wikus van der Merwe dans District 9 (tiens tiens…), l’agent Kruger répond aux ordres directs de la ministre Rhodes prête à tout pour maintenir la frontière établie entre la Terre et Elysium. On retrouve là un rôle qui sied à merveille à Jodie Foster, plus autoritaire et détestable que jamais.
Alors vous me direz : où sont passés les 100 millions de dollars du budget ? Sans doute en grande partie dans la station Elysium : les visuels sont beaux et l’aspect de cette roue en orbite remplie de jardins verdoyants fait rêver (si vous aimez les villas blanches comme neige avec piscine uniquement). Ensuite sans aucun doute dans les effets spéciaux : un petit air de slow-motion par ci, une explosion déconstruite par là, quelques gestes bien sentis en caméra épaule… et hop le tour est joué ! Et pourtant on se dit que mettre le paquet en terme de budget ne fait pas tout, reste ensuite à l’utiliser judicieusement… Comme dans un scénario en béton armé par exemple…
Et de ce côté là soyons honnêtes : Elysium est une production sans surprise aucune, dénuée d’une quelconque prise de risque. Ce triste constat est d’autant plus surprenant que les clés du film à succès sont pourtant bien en place : un monsieur tout le monde pauvre et impuissant qui devient subitement le héros capable de changer le cours de l’histoire, une élite prête à sacrifier des vies humaines pour protéger ses privilèges. Les sentiments entre notre héros et une amie d’enfance dont la fille est sur le point de mourir feront le reste… Bref tout est bien trop prévisible et c’est là que le bas blesse. On a l’impression d’avoir affaire à une mauvaise suite de District 9. C’est simple : le paysage sur Terre est un quasi copié-collé des bidonvilles qui abritent les extra-terrestres dans le film de 2009 (sauf qu’ils s’étendent davantage en hauteur). Et en plus de l’atmosphère terrestre, l’intrigue fait clairement dans le déjà vu. S’en est bien trop en proportion de l’attente suscitée par le film. Sans doute la pression sur les épaules de Neill Blomkamp a t-elle fait le reste… Je suis ressorti de la séance déçu de ne pas avoir été “bousculé” par le réalisateur. Elysium est bien un film grand spectacle mais certainement pas LE film de l’été 2013. A bon entendeur…
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.