Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne

Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne aura fait douter aussi bien les cinéphiles et les tintinophiles. En partie pour son côté hollywoodien et sa réalisation en animation (plus précisément en motion capture). Jusqu’aux premières critiques des médias qui ont commencé à fuser sur le net, offrant à tous des éloges sur ce film.

Ce Tintin à la sauce Spielberg mérite-t-il toutes ces excellentes critiques et son incroyable succès ? (3 millions d’entrées en France en une semaine). Tentons de répondre à cette question.

Film réalisé par Steven Spielberg sorti le 26 octobre 2011

Le Pitch

Après avoir acheté la maquette d’un navire appelé la Licorne, le jeune reporter Tintin (Jamie Bell) se retrouve assailli par plusieurs personnes, dont un certain Ivan Ivanovitch Sakharine (Daniel Craig). Une nouvelle aventure s’offre donc à notre héros et son compagnon à quatre pattes Milou, qui les mènera sur la piste d’un fabuleux trésor. Quelques rencontres sont au rendez-vous, à commencer par les détectives maladroits Dupont (Simon Pegg) et Dupond (Nick Frost) qui enquêtent sur une affaire de pickpocket, ainsi que le capitaine Archibald Haddock (Andy Serkis), dont le passé est très étroitement lié au secret de la Licorne.

Les atouts

Commençons par le scénario, qui reprend la trame des albums Le Crabe aux Pinces d’Or et (évidemment) Le Secret de la Licorne. Deux épisodes de la série qui n’ont a priori rien à voir et pourtant, les scénaristes ont brillament réussi ce mélange. En effet, tout s’emboîte à la perfection, comme s’il s’agissait d’une seule et même bande-dessinée. Et encore plus fort, la majorité du scénario se montre même inédit !

Il y a bien quelques passages et clins d’oeils inspirés de l’oeuvre d’Hergé, mais beaucoup de séquences, de passages comiques, de dialogues et autres situations ont été inventés pour les besoins du film. Pour permettre aux “connaisseurs” des albums de redécouvrir une aventure qu’ils croyaient connaître sous le bout des doigts. Et je ne parle pas des personnages, approfondis comme rarement dans un blockbuster. Rien que le scénario est fidèle à l’univers créé par Hergé (il y a du suspense, de l’action, de l’humour…), et ce malgré quelques folies hollywoodiennes (qui passent) intégrées au récit pour combler le public américain (inconnu au monde de Tintin).

Continuons avec ce qui faisait le plus débat : l’animation en motion capture. Il faut savoir que la plupart des films réalisés à partir de ce procédé (Le Pôle Express, La Légende de Beowulf, Resident Evil : Dégénération, Le Drôle de Noël de Scrooge) n’ont pas charmé les spectateurs. Cet effet spécial s’est néanmoins fait connaître pour la création visuelle de Gollum dans la trilogie Le Seigneur des Anneaux, qui a par la suite enjolivé le gorille dans King Kong, les Na’vis d‘Avatar et les primates de La Planète des Singes : les Origines. En même temps, c’est Weta Digital qui s’y collait. C’est donc le studio créé par Peter Jackson (producteur du film) qui sait, une nouvelle fois, nous surprendre avec une animation bluffante de fluidité et de réalisme. Il n’y a qu’à voir Milou, les cheveux, chaque vêtement et autres détails. Une motion capture qui se montre des plus impressionnantes pour les expressions faciales des personnages, à commencer par Tintin et Haddock en personne. Les protagonistes d’Hergé prennent vie pour notre plus grand plaisir, avec de la qualité et du savoir-faire.

Une motion capture qui ne fait pas oublier la présence d’acteurs qui usent de leur talent et de leur gestuelle pour faire vivre des personnages emblématiques. Des comédiens qui ont tout compris de leur rôle respectif, à commencer par Jamie Bell, sans doute l’une des meilleures “enveloppes corporelles” pour interpréter ce mythique reporter. Mais c’est bien Andy Serkis qui surpasse tout ce joli monde (Simon Pegg, Nick Frost, Daniel Craig, Toby Jones, Gad Elmaleh) en arrivant à rendre inoubliable le personnage du capitaine Haddock, déjà mémorable dans la bande-dessinée.

Les défauts

Deux défauts sont toutefois à relever, à commencer par la durée du film (1h47). Ce n’est pas assez pour un tel court-métrage. “Il dit ça parce qu’il a aimé ce Tintin et qu’il voulait en voir plus” me direz-vous. Pas du tout ! Car l’un des principaux atouts de ce film, c’est son punch constant (que l’on doit également à la mise en scène de Steven Spielberg, car n’oublions pas qu’il s’agit d’un film et non d’un quelconque long-métrage en animation à la Pixar et DreamWorks). Mais c’est également un défaut. En effet, on a beau ne pas s’ennuyer une seule seconde, les séquences s’enchaînent à une vitesse (trop) folle, les transitions étant presque inexistantes. De ce fait, on peut penser qu’il manque quelque chose au récit à cause d’un montage trop “haché” et pourtant “entier”.

La grosse déception du film provient étonnement du pourtant talentueux John Williams, grand compositeur (Star Wars, Indiana Jones, Les Dents de la Mer, Jurassic Park, E.T. l’Extra-Terrestre, les premiers Harry Potter…). Car si on attendait de la fidélité dans ce Tintin américain par rapport à la BD, c’est également du côté de la bande originale que l’on espérait beaucoup, pour voir si l’on tenait autre chose que les superbes musiques de l’ancienne série diffusée sur France 3 et M6. Contre toute attente, la musique de John Williams se montre tout simplement inexistante, et ce durant l’intégralité du film. Alors que des thèmes comme Star Wars et Indiana Jones restent encore en tête, ceux de Tintin ne sont en aucun cas mémorables.

Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne est un film de qualité avec une animation quasiment au summum. Et encore mieux, cette adaptation est en tout point fidèle à la bande-dessinée; un détail que peu de gens attendaient avec ce film ! Malgré les défauts cités, nous ne pouvons qu’être pressés ! Pressés de voir la suite de ce blockbuster divertissant et drôle. Pressés de voir les futurs films de Steven Spielberg, car ce dernier, après quelques accidents de parcours (dont Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal et A.I. Intelligence Artificielle), est bel et bien de retour !

La bande-annonce des Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne

Tintin (Spielberg) : Bande annonce francaise VF (HD)

Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.

Alexandre Auteur
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn. Créateur de singularités.