Sorti début octobre sur PS5, Ghost of Yotei a passé la barre des 3,3 millions d’exemplaires vendus en un mois. Un score qui le place déjà parmi les gros succès de Sony, sans pour autant rejouer le séisme de Ghost of Tsushima. Reste que, chiffres en main, Sucker Punch vient de sécuriser un nouveau pilier pour la génération actuelle.

Un lancement solide dans le haut du panier PlayStation
Ghost of Yotei est disponible exclusivement sur PlayStation 5 depuis le 2 octobre 2025. Développé par Sucker Punch, le jeu est présenté comme une aventure autonome se déroulant environ trois siècles après les événements de Ghost of Tsushima, dans le nord du Japon, autour du mont Yōtei et de son héroïne, Atsu.
Selon les résultats trimestriels publiés début novembre par Sony, le jeu a atteint 3,3 millions d’exemplaires vendus (sell-through) sur sa première trentaine de jours de commercialisation. Le constructeur le classe d’emblée parmi ses hits de l’année 2025 et souligne qu’il s’agit de l’un de ses meilleurs lancements récents sur PS5, en particulier sur le marché européen.
Le chiffre ne rivalise pas avec les monstruosités que sont Marvel’s Spider-Man 2 ou certains épisodes de God of War, mais il installe Ghost of Yotei dans une zone confortable : celle des licences capables de vivre sur la durée, via les promos, les versions packagées avec la console et les rééditions potentielles. Sucker Punch se retrouve donc avec un successeur légitime à Tsushima, dans une fenêtre de sortie pourtant chargée.
Une dynamique différente de Ghost of Tsushima, mais un accueil critique supérieur
Le parallèle avec Ghost of Tsushima est inévitable. Le premier épisode avait franchi la barre des 5 millions de ventes en quatre mois, avant de poursuivre une carrière longue durée jusqu’à dépasser les 13 millions d’exemplaires (toutes éditions confondues). Ghost of Yotei ne suit pas exactement la même trajectoire, mais il part avec un avantage clair : son accueil critique et public.
Sur Metacritic, la version PS5 affiche une moyenne de 86/100 basée sur plus d’une centaine de critiques professionnelles, avec aucun avis négatif recensé à ce stade. Côté joueurs, la note utilisateur se situe autour de 8,2/10, avec une nette majorité de retours positifs. On est donc loin du “succès tiède” : le jeu coche les cases du gros first-party PlayStation bien reçu par la presse comme par la communauté.
Les tests mettent en avant la densité du monde ouvert (plus ramassé que celui de Tsushima), un combat plus varié avec de nouvelles armes, et une structure qui privilégie le voyage et la narration émergente plutôt que la surenchère de contenu annexe. À l’inverse, les critiques récurrentes concernent une certaine continuité par rapport au premier jeu et une histoire de vengeance jugée parfois trop familière. Autrement dit : une suite qui perfectionne la formule plus qu’elle ne la révolutionne.

Polémiques, représentations et réalité des chiffres
Le lancement n’a pas été complètement lisse. En amont de la sortie, Ghost of Yotei a fait l’objet de débats autour de sa représentation du nord du Japon et des peuples autochtones, certains observateurs estimant que la façon dont le jeu intègre les Aïnous manquait de nuances. Sur les réseaux sociaux, quelques campagnes de boycott ont brièvement gagné en visibilité, dans le prolongement des discussions actuelles sur la manière dont les studios occidentaux et japonais racontent l’histoire.
Dans les faits, ces controverses n’ont pas empêché le jeu de s’installer commercialement. Les chiffres communiqués par Sony montrent au contraire une courbe de ventes régulière, soutenue par le bouche-à-oreille et par une présence remarquée dans les sélections de “meilleurs jeux PS5 de 2025” publiées par plusieurs médias spécialisés. Le jeu s’est aussi rapidement imposé comme un candidat crédible aux listes de fin d’année, qu’il s’agisse de prix du public ou de récompenses plus institutionnelles.
Un succès pensé pour durer, et déjà des signaux pour l’après-Yotei
3,3 millions d’exemplaires en un mois pour un jeu solo narratif en fin de génération, ce n’est pas anodin. Cela confirme surtout que le modèle du AAA solo “à la PlayStation” – open world cinématographique, budget élevé, forte identité visuelle – reste rentable quand il est bien exécuté. Pour Sucker Punch, c’est aussi la validation d’un pari : prolonger l’univers de Tsushima sans simplement répéter la même histoire.
Côté futur, le studio laisse déjà entendre qu’il ne considère pas Ghost of Yotei comme un one shot. Dans plusieurs interviews, les développeurs expliquent rester à l’écoute de la communauté pour d’éventuelles extensions scénarisées, dans l’esprit de l’Île d’Iki qui avait enrichi le premier jeu. Par ailleurs, Sony a confirmé travailler sur des ajouts orientés coopération en ligne, dans la lignée du mode Legends, avec une fenêtre évoquée pour 2026.
À court terme, le rôle de Ghost of Yotei est clair : occuper le terrain des exclusivités PS5 tout au long de 2026, avec les soldes, les bundles et une probable réapparition dans les formules d’abonnement PlayStation. À plus long terme, il consolide surtout l’idée que la licence a trouvé son tempo : pas besoin de révolution systématique à chaque épisode, tant que le mélange de mise en scène, d’exploration et de combat continue de tenir la route. Les 3,3 millions de joueuses et joueurs déjà embarqués sur les pentes du mont Yōtei sont, eux, en train de tracer la suite.


Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.
