Dix ans après l’échec discret de ses premières machines de salon, Valve remet une pièce dans la borne. La nouvelle Steam Machine, qui vient d’être dévoilée au grand public, n’est plus un simple label collé sur des PC de partenaires. C’est un boîtier compact entièrement conçu en interne, livré avec SteamOS, et pensé pour afficher les jeux PC récents en 4K à 60 images par seconde.

Valve retente sa chance, cette fois en solo
En 2015, les premières Steam Machines s’étaient perdues entre plusieurs positionnements : trop chères pour le grand public, pas assez standardisées pour les joueurs PC, dépendantes de fabricants tiers. La nouvelle génération corrige le tir : un seul design, une seule fiche technique de base, un système d’exploitation maîtrisé. Valve assemble lui-même chaque machine dans la même logique que le Steam Deck, qui a servi de laboratoire à la fois pour le hardware et pour SteamOS.
La console garde l’ADN du PC : elle accepte clavier, souris, écrans multiples, stockage supplémentaire. Mais l’expérience d’accueil est celle d’une machine de salon : interface Big Picture revue, démarrage rapide, reprise instantanée de partie et sauvegardes dans le cloud.

Un petit cube pour jouer en 4K
Physiquement, la Steam Machine ressemble à un cube noir d’environ 15 centimètres de côté, pour un poids d’un peu plus de 2,5 kilos. La ventilation est annoncée comme quasi inaudible en charge, l’un des reproches adressés à certains mini-PC concurrents. À l’intérieur, Valve mise exclusivement sur une plateforme AMD taillée sur mesure.
La fiche technique communiquée au moment de l’annonce tourne autour d’un processeur Zen 4 à 6 cœurs / 12 threads montant jusqu’à 4,8 GHz, épaulé par un GPU RDNA 3 doté de 28 unités de calcul et de 8 Go de mémoire vidéo. Le tout est accompagné de 16 Go de RAM et d’un SSD au format NVMe, proposé en 512 Go ou 2 To, avec la possibilité d’ajouter du stockage interne ou externe via SSD supplémentaires et carte microSD.
En langage joueur, Valve promet une machine environ six fois plus puissante que le Steam Deck, capable de faire tourner des titres lourds comme Cyberpunk 2077 : Phantom Liberty, Black Myth : Wukong ou Metal Gear Solid Delta en 4K/60 fps en activant la génération de frames via la technologie AMD FSR.
La connectique coche les cases attendues : HDMI et DisplayPort, Ethernet, Wi-Fi 6E, Bluetooth, ports USB pour les périphériques et un canal radio dédié à la nouvelle manette. L’avant du boîtier accueille une barre lumineuse configurable, façon signature visuelle des machines « Powered by SteamOS ».

Un Steam Controller repensé pour l’écosystème Steam
La Steam Machine ne vient pas seule. Valve en profite pour présenter une nouvelle version du Steam Controller, plus proche des standards actuels tout en conservant ce qui faisait sa singularité : des pavés tactiles pour émuler souris et gestes précis dans les jeux PC pensés à l’origine pour le combo clavier / souris.
La manette est conçue pour fonctionner avec « n’importe quel appareil utilisant Steam ou Steam Link », qu’il s’agisse de la Steam Machine, d’un PC Windows, d’un Mac, d’un Steam Deck ou même d’une télévision reliée à l’application Steam Link. Elle sera vendue séparément, mais aussi en bundle avec la console, ce qui positionne clairement l’ensemble comme une alternative clé en main aux machines de salon traditionnelles.

Steam Frame en ligne de mire
Autre pièce importante du puzzle : le Steam Frame, nouveau casque de réalité virtuelle autonome de Valve attendu début 2026. Le constructeur présente la Steam Machine comme un « compagnon naturel » de ce casque : les deux appareils fonctionnent sous SteamOS, partagent des options de streaming et sont pensés pour se connecter facilement via Wi-Fi à faible latence.
Le Frame embarque un SoC Snapdragon de dernière génération, 16 Go de mémoire et des écrans LCD 2160×2160 par œil, avec un rafraîchissement allant jusqu’à 144 Hz. Il peut exécuter des jeux VR en local, mais aussi recevoir un flux haute définition envoyé par un PC ou une Steam Machine.
L’idée est claire : étendre le label “Steam Hardware” autour d’un même système, de la machine de salon au casque VR, en passant par le Steam Deck et les futurs appareils de partenaires tiers.

Un pari assumé face aux consoles
En choisissant ce moment pour annoncer sa nouvelle machine, alors que l’attention du public se concentre sur les reports de jeux majeurs comme GTA VI, Valve envoie un signal : le constructeur ne se contente plus du succès du Steam Deck. La Steam Machine vient se placer sur le même terrain que la PlayStation et la Xbox, mais avec un angle différent : un PC complet, ouvert, pensé pour le salon.
Reste plusieurs inconnues : le prix exact, la date précise de sortie (Valve parle d’un lancement début 2026) et la manière dont les éditeurs PC vont suivre l’effort en optimisant leurs jeux pour SteamOS sur TV. Sur ce dernier point, le travail effectué depuis 2022 sur Proton, sur les profils pour Steam Deck et sur la compatibilité des jeux avec les manettes donne à Valve un terrain beaucoup plus favorable que lors de la première tentative Steam Machine.
Pour l’instant, la nouvelle Steam Machine ressemble moins à un coup marketing isolé qu’à la consolidation de tout ce que Valve a appris en dix ans de bidouilles hardware : un OS maison rodé, un catalogue gigantesque, et cette fois une machine unique, identifiable, sur laquelle on sait à peu près à quoi s’attendre. La vraie question sera simple : le public, lui, a-t-il encore envie d’une console de salon signée Valve en 2026 ?
Pour en savoir plus : voir la page officielle dédiée à la Steam Machine sur le store Steam.


Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.
