L’histoire des consoles : la cinquième génération

Après une quatrième génération de consoles, place à la cinquième ! Sega sort l’artillerie lourde avec la Saturn mais ne tiendra pas la distance face à la concurrence : la première PlayStation de Sony écrase la concurrence et s’impose comme LA nouvelle console de salon de référence. A partir de 1996, Nintendo rééquilibre la guerre du jeu-vidéo en commercialisant sa console résolument multijoueur aux 4 ports manette : la Nintendo 64.

Sega Saturn

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Puissance : 32 bits.

Ventes : 10 millions d’unités.

Longévité : 1994/ 2000.

Manette : Sega adapte le joypad Saturn aux petites mains des Japonais. Les Américains et les Européens devront se contenter de ce joypad ni esthétique ni précis. Un lointain cousin taré du joypad Mega Drive. Toutefois, saluons l’innovation de Sega avec l’apport de deux gâchettes analogiques.

Support : CD.

Meilleur jeu : Panzer Dragoon Saga (Sega, 1998). Le titre ne renie pas ses origines de Shoot’em up à dos de dragon, mais s’oriente davantage vers le RPG. Les longues cinématiques déroulent un scénario captivant, dommage que la difficulté, donc la durée de vie, déçoive quelque peu.

Slogan : « Segata Sanshiro » (Jouez à la Sega Saturn). En 1997, la Saturn est à l’agonie partout, sauf au Japon. Sega concentre donc son marketing sur ce marché, avec de multiples parodies de Sugata Sanshiro (premier film d’Akira Kurosawa). Le légendaire Judoka court avec une énorme Saturn sur le dos, ou s’entraine à taper du poing les boutons d’un joypad géant. Lorsqu’il descend de sa montagne, il frappe tous ceux qui ne veulent pas jouer à la Saturn. Et gare aux enfants qui auraient commandé une autre console que la Saturn à Noel !

Anecdote : La Saturn devait imposer « Maitre Sega » face à une Super Nintendo vieillissante. Sauf que le gâteau ne se divise plus en deux, avec l’arrivée imminente de la PS1. Le jeu vidéo est en train de basculer dans une nouvelle dimension en 1994. Sega, qui avait tout misé sur la 2D, adapte la Saturn à la 3D dans la panique afin de ne pas rater Noel. Résultat : les éditeurs tiers reçoivent un kit de développement atroce, et les joueurs sont affligés par des jeux minables (hors production Sega). Le marketing de Sony fit le reste (contrats d’exclusivités prestigieuses, PS1 vendue 100$ de moins que la Saturn à sa sortie).

3DO Interactive Multiplayer (Panasonic)

3DO Panasonic

Puissance : 32 bits.

Ventes : 2 millions d’unités.

Longévité : 1993/ 1998.

Amiga CD32 (Commodore)

Amiga CD32

Puissance : 32 bits.

Ventes : 100 000 unités.

Longévité : 1993/ 1994.

Jaguar (Atari)

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Puissance : 64 bits.

Ventes : 250 000 unités.

Longévité : 1993/ 1995.

PlayStation (Sony)

PlayStation 1 Sony

Puissance : 32 bits.

Ventes : 102 millions d’unités.

Longévité : 1994/ 2006.

Design : Pour se démarque du « blanc SNES » et du « noir Mega Drive », Sony a tapé au milieu : le gris. La PS1 a un design épuré diablement efficace, aux antipodes du projet originel (une SNES-CD pour le compte de Nintendo).

Manette : Un design tellement efficace que Sony le reprendra quasiment tel quel pour la PS2 et la PS3. Les vibrations sont désormais intégrées au pad grâce à deux moteurs internes.

Support : CD.

Meilleur jeu : Final Fantasy VII (Square, 1997). Carton à sa sortie (10 millions de ventes), Final Fantasy VII reste le meilleur épisode de la saga. La richesse de l’univers et du scénario bouscule les conventions du RPG (la mort inattendue de la petite amie du héros, Aeris. Le héros Cloud apprend qu’il était à l’origine un clone raté du méchant, Sephiroth). L’apport de la 3D ne gâche rien et délivre des combats mémorables sur fond de musique classique.

Slogan : « Ne sous-estimez pas la puissance de la Playstation ». Slogan tiré du « Comité Anti Playstation », sensé avertir des dangers du jeu vidéo. Une caricature des lobbys américains imaginée par Sony pour mettre en valeur la puissance « démoniaque » de la PS1.

Anecdote : Ma 3ème console en 1997. J’ai résisté à la tentation Sony tant que les jeux en 3D de la PS1 n’étaient pas au point. Mais à choisir entre la Sega Saturn et la PS1, l’exclusivité Final Fantasy VII a mis tout le monde d’accord. Cette console marque également le début du piratage à grande échelle, avec la banalisation d’Internet et des graveurs CD. Nintendo perd une à une ses exclusivités, et la « Playstation » devient synonyme de console dans la deuxième moitié des années 1990.

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Pippin (Apple)

Apple Pippin

Puissance : – bits.

Ventes : 45 000 unités.

Longévité : 1995/ 1997.

Nintendo 64 (Nintendo)

Nintendo 64

Puissance : 64 bits.

Ventes : 33 millions d’unités.

Longévité : 1996/ 2001.

Design : Nintendo avait conservé un public assez enfantin, ce qui explique le côté « jouet en plastique ». Une console puissante sous une coque hideuse.

Manette : Nintendo place le stick au centre et innove avec le « Rumble Pak » (Kit Vibration). Le sens du toucher est désormais pris en compte par les éditeurs, en plus de la vue et de l’ouïe.

Support : Cartouche.

Meilleur jeu : The Legend of Zelda : Ocarina of Time (Nintendo, 1998). Quel joueur n’a pas eu les yeux embrumés de rêve à la vue de ce conte de fées ? La 3D bouleverse le gameplay et y apporte une profondeur inédite. Ocarina of Time laisse s’exprimer l’âme d’enfant et la soif d’aventure qui sommeille en tout un chacun.

Slogan : « Petit Papa Noël, quand tu descendras du ciel, oublie la 32 bits que je t’ai commandée ». Suite à l’échec de la console Virtual Boy en 1995, Nintendo avait pris du retard par rapport à ses concurrents. Pour faire boycotter la PS1 par le public jusqu’à la sortie de la N64, Nintendo imagina ce slogan à la fois enfantin et cruel.

Anecdote : Console taillée pour le multi-joueurs avec ses 4 ports manettes d’office, c’est fort logiquement lors de longues soirées entre amis que j’ai découvert la fameuse N64. Quelques regrets cependant : les sticks étaient bien trop fragiles. « Look Playmobile » et catalogue de jeux très light en dehors des hits Nintendo.

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Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.

Alexandre Auteur
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn. Créateur de singularités.