Spyro le dragon : de la naissance sur PlayStation à la saga vidéoludique culte

Dans le domaine des jeux de plates-formes, il y a des personnages qui restent dans les mémoires de génération en génération. Vous pensez sans doute à Mario, Crash Bandicoot, Rayman… Certains se rappelleront même de Spyro, le petit dragon violet qui, un temps, avait connu une gloire similaire à ses « rivaux ». A l’occasion de la sortie de sa nouvelle épopée, Skylanders : Spyro’s Adventure, le Vortex vous propose de revenir sur l’histoire de la saga du célèbre cracheur de feu.

Spyro the Dragon : le tout premier des jeux Spyro

Spyro the Dragon Playstation Le 23 octobre 1998 marque la sortie européenne d’un nouveau jeu de plates-formes 3D sur la PlayStation : Spyro the Dragon (traduisez simplement Spyro le dragon), développé par Insomniac Games et édité par Sony. Suivant les traces de Crash Bandicoot, le jeu, conçu par Michael John et Mark Cerny, propose un univers dessiné qui lui est propre, avec un gameplay, un scénario et un concept des plus simplistes. Résultats : un véritable succès ! Et cela, le jeu le doit à son rendu visuel époustouflant (notamment pour les capacités techniques de la PlayStation), son ambiance cartoon (mention spéciale aux bruitages) et enchanteresse (les musiques ont été composées par Steve Copeland, ex-batteur du groupe The Police !) Ajoutez à celà un doublage de qualité, des personnages charismatiques et vous obtenez un concept tout public dévastateur !

Du côté de l’histoire, c’est du simple et efficace : le petit dragon Spyro a survécu à la transformation en statue de cristal de ses congénères. Il doit parcourir pas moins de six mondes pour les libérer et arrêter le responsable, tout ça en planant, chargeant et flambant des adversaires. Le « système de vie » défini par une libellule nommée Etincelle qui suit Spyro et le protège tout au long de l’aventure et la collecte de joyaux (pour finir le jeu à 100%) sont deux mécanismes de jeu qui deviendront une base principale de la série. Car oui, Spyro le Dragon est une telle réussite qu’il donna naissance par la suite à sa propre saga.

Spyro 2 : Gateway to Glimmer sur PS1

Spyro 2 : Gateway to Glimmer PlaystationIl ne fallu pas attendre longtemps pour qu’Insomniac Games nous offre une suite sur PlayStation. C’est donc en 1999 que sort le second épisode, Spyro 2 : Gateway to Glimmer.

Fière du succès du premier opus, cette suite reprend donc sans hésiter ce qui en a fait le succès (les graphismes, le côté très cartoon, la bande-son, des personnages charismatiques, le scénario simpliste, les doublages, le concept, la libellule renommée pour l’occasion Sparx, le gameplay…) tout en apportant son lot de nouveautés. A commencer par la venue de nouveaux personnages, dont la majorité deviendront des protagonistes mythiques de la saga (Chasseur, Gros-Sous, Zoé, le Professeur, et bien entendu le méchant de service Ripto accompagné de ses acolytes Crush et Gulp).

Ensuite, le jeu nous offre des mini-jeux à chaque niveau, pour donner plus de fun à l’aventure et de « maturité » pour les plus jeunes. D’ailleurs, ces derniers devront se montrer habiles pour certains défis, à la difficulté dosée convenablement. De plus, dans cette suite, la collecte de joyaux vous permettra de payer votre « ami » Gros-Sous qui, en échange, vous libèrera une route ou bien vous enseignera de nouvelles capacités (nager, grimper aux échelles, charger de front). Votre mission : aider les habitants du monde dAvalar à le libérer de la tyrannie de l’infâme Ripto, qui éparpille dans chaque niveau ses troupes. Vous devrez donc parcourir ces derniers (enrichis par de sympathiques cinématiques et des scénarii secondaires) pour y récupérer talismans et boules magiques afin d’avancer dans le jeu. Très amusante et réussie, cette suite n’a rien à envier à son prédécesseur !

Spyro : Year of the Dragon sur PS1

Spyro : Year of the Dragon En 2000, nous avions eu rapidement le droit à une troisième épopée intitulée Spyro : Year of the Dragon. Comme pour le second jeu, celui-ci reprend les atouts et concepts de ses aînés, tout en apportant quelques fraîcheurs. A commencer par de nouveaux personnages qui, eux aussi, deviendront par la suite des protagonistes incontournables de la saga (l’apprentie sorcière Bianca, un pingouin volant prénommé Sergent James Byrd, le singe mégalomane Agent 9…), des niveaux encore plus enrichis par des décors bien plus développés et par des mini-jeux encore plus funs qu’auparavant (skate-board, sous-marin, glissade…), et surtout, et c’est là la grande nouveauté, d’autres personnages jouables. En plus de Spyro, vous pourrez, au cours de votre aventure, prendre le contrôle de nouveaux protagonistes pour des mini-jeux ou même leur propre niveau (Sheila le kangourou, le Sergent Byrd, Bentley le yéti, l’Agent 9 et même Sparx).

Sinon, ce troisième jeu reprend exactement le même concept que Spyro 2 : Gateway to Glimmer, au niveau des histoires pour chaque niveau, ainsi que l’utilisation des joyaux au cours de l’aventure avec Gros-Sous. Pour un jeu où l’on contrôle un dragon qui doit récupérer des œufs volées par une Sorcière, Spyro : Year of the Dragon est, encore à ce jour, considéré comme le meilleur de la série d’après les médias vidéoludiques et se révèle être l’un des jeux de la PlayStation les plus vendus (soit 1,42 millions d’exemplaires au Etats-Unis, bien qu’inférieur aux chiffres des précédents : le premier 2,75 millions et le second 1,74 millions). Cet épisode se démarque également du fait qu’il soit le dernier de la série à être développé par Insomniac Games, qui considérait dès lors la série comme terminée.

Spyro : Enter the Dragonfly sur PS2

Spyro : Enter the Dragonfly Playstation L’éditeur Universal, malgré l’absence d’Insomniac Games, décide de continuer l’aventure, Spyro étant devenu une des nombreuses mascottes de la PlayStation.

Reprenant donc le développement, c’est au tour d’Equinoxe Entertainment de nous livrer un quatrième épisode. C’est ainsi que sort en 2002 Spyro : Enter the Dragonfly sur les nouvelles consoles de l’époque (PlayStation 2, Xbox et Gamecube), où notre dragon devra, juste après ses mésaventures du troisième opus, retrouver tout un tas de libellules pour arriver à combattre Ripto, le méchant de Spyro 2 : Gateway to Glimmer qui fait ici son retour. Et c’est là que la saga connaît son premier coup de mou, le changement de développeur se faisant ressentir… Le jeu reprend les concepts de ses aînés, mais seulement les concepts de base.

Ainsi, Spyro redevient le seul personnage jouable, les mini-jeux sont toujours présents mais quasi inexistants et ennuyeux, les niveaux sentent le réchauffé, les personnages secondaires ne sont guère présents… De plus, les atouts de la saga deviennent ici des défauts : Steve Copeland déçoit par sa musique, les doublages ne sont pas au top et proposent même quelques bugs (personnages masculins avec voix féminines par exemple), le côté cartoonesque et enfantin des graphismes et du scénario ne se montre pas à la hauteur… Et ajoutons à cela des lenteurs incroyables dans le contrôle du personnage (qui se ressentent même dans les temps de chargement au point d’atteindre parfois des sommets : plus d’une minute de patience !)

Vous l’aurez compris, Spyro : Enter the Dragonfly a été très mal accueilli à sa sorti et reste encore aujourd’hui le plus mauvais jeu de la série originelle de Spyro selon beaucoup de fans du petit dragon, à cause de ses nombreux défauts et de son manque flagrant d’originalité  (même le fait de pouvoir cracher de la glace, des bulles et de la foudre à la place du feu n’a rien apporté de neuf), de punch et de fun (un seul boss pour la totalité de l’aventure, faut quand même le faire !).

Spyro : A Hero’s Tail sur PS2

Spyro : A Hero's Tail Playstation 2 Cinquième et dernier jeu de la saga originelle, Spyro : A Hero’s Tail, toujours édité par Universal (devenu alors Vivendi Universal) et repris par Eurocom, sorti en 2004 (sur PlayStation 2, Xbox et Gamecube). Le but : faire oublier l’échec du quatrième et son manque d’originalité. Et là, du renouveau, il y en a !

En effet, la plupart des détails propres à la saga changent : les joyaux ne sont plus limités et servent à acheter des objets à Gros-Sous, les niveaux ne sont plus accessibles par le biais de portails mais de simples grottes à traverser…) Des changements qui ont quelque peu déplus aux fans. Mais heureusement, ce Spyro-là s’est montré divertissant, en reprenant quelques concepts abandonnés par le quatrième opus (d’autres personnages jouables comme Sparx, Chasseur, le Sergent Byrd et la taupe Blinky, le petit nouveau de cette aventure; de nouvelles capacités…) Bien plus amusant que son prédécesseur, Spyro : A Hero’s Tail reste tout de même bien inférieur à la trilogie sur PlayStation et se propose être un simple jeu de plates-formes pour les plus jeunes, où ils devront contrôler un dragon violet qui doit partir en quête de gemme sombres et les détruire avant d’affronter Red, son ennemi du moment. Spyro : A Hero’s Tail reste l’opus qui conclut la saga originelle du jeune cracheur de feu, et vu la manière la saga ayant pourtant si bien commencée se termine, la déception est au rendez-vous…

Spyro : un dragon portatif qui s’exporte sur GameBoy et Nintendo DS

    

Spyro ne s’est pas uniquement fait connaître sur nos consoles de salon. En effet, ses aventures ont continué en parallèle sur les consoles portables de Nintendo. A commencer par la Gameboy Advance ! Trois épisodes sont d’ailleurs à ne pas oublier : Spyro : Season of Ice, Spyro 2 : Season of Flame et Spyro Adventure. Trois jeux développés par Digital Eclipse (d’ailleurs Spyro : Season of Ice est le premier jeu de la série à ne pas avoir été développé par Insomniac Games), qui ont su trouver leurs gamers grâce à l’univers du petit dragon assez bien retranscrit en 3D isométrique et sa bande-son relativement fidèle à l’esprit de la saga originelle. Une trilogie qui, à l’instar de celle de la première PlayStation, va être suivie par de nouveaux épisodes qui vont tout dénaturer.

A commencer par Spyro : Fusion, où Vivendi Universal a décidé de mélanger l’univers de Spyro avec celui de Crash Bandicoot (un clin d’œil est visible dans le jeu Crash Twinsanity) avec Crash : Fusion. Alors que ce dernier se montre assez fun (dans l’esprit du célèbre marsupial), Spyro : Fusion ne décolle pas autant, à cause d’un véritable manque de punch et d‘amusement, les nombreux mini-jeux se montrant particulièrement ennuyeux. Et ce n’est pas fini de cette dégringolade ! Quittant la Gameboy Advance, Spyro se lance dans une nouvelle aventure sur la Nintendo DS avec Spyro : Shadow Legacy, un épisode simplement passé inaperçu à cause de ses nombreux défauts. Décidément, notre jeune dragon n’a pas su trouver son public au fil des années…

                                                  

Une nouvelle trilogie Spyro pour la PS2

Un pari est lancé : pour les dernières années de la PlayStation 2 et l’arrivée de la 3, il faut redonner une nouvelle jeunesse à Spyro ! Comme pour les Prince of Persia, le dragon a droit à une remise à zéro totale. C’est ainsi que naît la trilogie The Legend of Spyro. Fini le côté cartoonesque des graphismes, des personnages et des décors, place à un univers plus sombre qui va nous permettre de découvrir le passé de Spyro ! Le dragon ne crache plus autant de flammes, il se prête même à quelques combats au corps à corps. Ce n’est plus un jeu de plate-forme, cela devient un beat them all bien inférieur à God of War.

En somme, Spyro vient de prendre un nouveau virage vers la maturité (au point que la trilogie possède comme doubleurs Elijah Wood, Gary Oldman, Christina Ricci et Mark Hamill) mais il perd au passage tout son charisme (il n’y a qu’à voir son nouveau look ainsi que celui de Sparx). Une trilogie qui nous dévoile l’enfance du jeune dragon d’une manière inattendue et qui reste oubliable. Une aventure qui flirte avec l’heroïc fantasy sans pour autant trouver ses fans. Un fait qui s’adresse surtout aux deux premiers épisodes que sont The Legend of Spyro : A New Beginning et The Legend of Spyro : The Eternal Night, développé par Krome Studios, largement assassinés par les médias vidéoludiques.

Seul le troisième opus, La Légende de Spyro : Naissance d’un Dragon (le fait que le titre soit traduit reste un mystère), développé par Etranges Libellules s’en sort avec les honneurs, se montrant bien plus fun et réussi visuellement que ses deux prédécesseurs. Malheureusement, cela n’a pas suffit à remettre Spyro dans le cœur des gamers…

               

Skylanders : Spyro’s Adventure sur XBox 360

Skylanders : Spyro's Adventures C’est avec ce nouveau jeu, Skylanders : Spyro’s Adventure, disponible sur toute les consoles actuelles depuis le 14 octobre 2011, que les éditeurs Square Enix et Activision comptent « faire découvrir » aux jeunes joueurs l’univers du petit dragon. Pour cela, ils abandonnent complètement le côté plate-forme de la série et l’orientent plus vers le style de Pokémon, où, grâce à une sorte de « scanner » livré avec le jeu, les jeunes gamers peuvent faire entrer dans ce nouvel univers des figurines de monstres bien réelles (dont Spyro) et les contrôler dans le jeu. Un concept de réalité virtuelle très original qui se veut ouvert au jeune public, avec des décors, des personnages et un humour cartoonesques (même si l’on peut encore critiquer le nouveau look de Spyro).

En bref : un jeu original et assez amusant (en tout cas pour les plus petits) qui permet au dragon violet de revenir dans nos esprits et de se moderniser convenablement, malgré le fait que les premiers jeux de la saga d’origine demeurent les meilleurs de ce qui deviendra une des plus longues et diversifiée série vidéoludique de tous les temps.

L’envolée de Spyro a connu des hauts et des bas durant plus de dix ans. Une série qui a toujours cherché à se renouveler (à l’instar de Mario, de Crash Bandicoot ou de Rayman), sans pour autant arriver à égaler la trilogie par laquelle tout a commencé. Au final, si Spyro n’est pas aussi connu de ses « rivaux » des jeux de plates-formes, c’est bien à cause de cela. Heureusement, nous pouvons compter sur Skylanders : Spyro’s Adventure qui permet au dragon de revenir sur le devant de la scène et qui pourrait, espérons-le, revenir en meilleur forme dans de nouvelles aventures très bientôt !

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Spyro_the_Dragon

Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.

Alexandre Auteur
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn. Créateur de singularités.